➠ Dysfonction érectile

La dysfonction érectile (impuissance) est un symptôme. Elle correspond à l’incapacité permanente ou récurrente d’obtenir ou de maintenir une érection assez ferme pour avoir des rapports sexuels satisfaisants.

Avoir des problèmes d’érection de temps en temps ne doit pas nécessairement être une cause d’inquiétude. Elle est dans la majorité des cas d’origine psychogène et liée à un état de stress. La prévalence est de 5% avant 40 ans et 40% entre 60 et 70 ans.

Si la dysfonction érectile est un problème permanent ou récurrent, elle affecte la qualité de vie et peut aboutir à des problèmes relationnels. La dysfonction érectile peut aussi être le symptôme d’un problème de santé sous-jacent. Elle peut être liée à un facteur de risque cardio-vasculaire. Elle peut aussi être en rapport avec une pathologie neurologique, hormonale, métabolique (diabète par exemple) ou secondaire à des traitements.

Symptômes

Les symptômes de la dysfonction érectile peuvent inclure de façon récurrente ou persistante :

  • Une difficulté à avoir une érection
  • Et / ou à la maintenir
  • Ceci peut entrainer une réduction du désir sexuel

Il est important d’être aussi attentif à tout autre symptôme pouvant faire évoquer une autre pathologie. Une perte de poids inexpliquée et une fatigue, un essoufflement, ou encore une prise de poids inexpliquée.

Causes

Comme la fonction urinaire vésico-sphinctérienne, la fonction sexuelle implique l’interaction complexe de plusieurs systèmes. L’excitation implique les émotions, le cerveau, les nerfs, les hormones, les muscles et les vaisseaux sanguins pelviens. La dysfonction érectile peut résulter de la dysfonction d’un ou plusieurs de ces éléments.

Parmi les causes, nous pouvons citer :

  • Hypertension artérielle et les médicaments antihypertenseurs
  • Athérosclérose (artères obstruées) et syndromes coronariens
  • Insuffisance cardiaque
  • Dyslipidémies
  • Diabète
  • Obésité
  • Le tabac et l’alcool
  • Syndrome métabolique (taux élevés d’insuline, augmentation du périmètre abdominal, hypercholestérolémie)

On retrouve aussi La maladie de LaPeyronie qui est une coudure de la verge

Sur le plan neurologique il y a

  • Les accidents vasculaires cérébraux
  • Maladie de Parkinson
  • Sclérose en plaques
  • Les syndromes dépressifs et troubles anxieux
  • La radiothérapie
  • Les troubles du sommeil
  • Les blessures médullaires qui entrainent des érections reflexes
  • Les chirurgies pelviennes, la prostatectomie sans préservation des bandelettes vasculonerveuses
  • Les médicaments neurotropes, et l’usage de drogues

Dans les causes hormonales il y a :

  • Toutes les cause d’hypogonadisme (diminution d’hormones par atteinte du cerveau ou de la sécrétion périphérique par les testicules)
  • Les traitements hormonaux, notamment du cancer de la prostate

Les complications sont d’ordre relationnel et de qualité de vie. Ils génèrent de l’anxiété de la perte d’estime de soi.

Prévention

La prévention correspond à celle des facteurs de risque cardiovasculaire, à une activité physique adaptée, à une lutte contre l’obésité et le diabète, un sevrage de l’intoxication alcoolo-tabagique et une adaptation des traitements au long cours.

Diagnostic

Il correspond au diagnostic clinique du symptôme et de sa sévérité. On peut également recourir à un questionnaire (IIEF5 ou EQS et TSS)

L’examen physique comprend un interrogatoire sur les antécédents, un examen du pénis et des testicules, ainsi qu’un examen neurologique local.

La prise de sang permet une évaluation du diabète, des anomalies lipidiques et un bilan hormonal complet.

Parfois, une échographie doppler de la verge peut être prescrite et permettre d’explorer la vascularisation pénienne. Elle peut nécessiter un temps d’examen après l’injection de médicament provoquant une érection.

Traitement à la dysfonction érectile

La base de toute prise en charge débute par un contrôle de la cause. Lorsque la pathologie sous-jacente est contrôlée même non guérie, un traitement pour améliorer les érections peut être entrepris.

Prise en charge non médicamenteuse.

Lorsqu’il s’agit d’une cause psychogène ou psychosociale une prise en charge adaptée est possible. Celle-ci peut correspondre à une approche psychosexologique, la thérapie de couple, la thérapie comportementale, l’éducation sexuelle etc.

Médicaments

Ils représentent le traitement de première intention. Ils permettent de faciliter la dilatation veineuse et donc la tumescence des corps caverneux dans la verge. Ce sont des traitements facilitateurs, c’est-à-dire qu’ils nécessitent une stimulation sexuelle. Les plus connus sont le :

  • Sildénafil (Viagra, xybilun)
  • Tadalafil (Adcirca, Cialis)
  • Vardenafil (Levitra, Staxyn)
  • Yohimbine (Yocoral, Yohimbine Houdé)

Leur durée d’action et leur vitesse d’action sont quelque peu différentes et il est conseillé d’en discuter avec votre urologue afin de déterminer celui qui convient le plus à vos habitudes de vie.

Traitements locaux

Il s’agit d’inducteurs de l’érection, c’est-à-dire qu’ils ne nécessitent pas de stimulation sexuelle. Ils s’administrent sous forme de gel au niveau intra-urétral ou d’injections intra-caverneuses.

Alprostadil 10, 20μg: Caverject® standard ou dual

Alprostadil–alphacyclodextrine 10, 20μg: Edex® comportant un dispositif permettant la reconstitution du mélange lyophilisat et solvant et l’injection.

Le vacuum correspond à une technique mécanique aspirative permettant une tumescence partielle. Il est non remboursé et disponible à la vente par internet.

Traitements chirurgicaux

Ils correspondent essentiellement à la mise en place d’une prothèse pénienne ou implant pénien. Ce dernier peut être hydraulique gonflable ou semi-rigide et malléable.

Ce traitement est efficace mais le patient doit être informé qu’il ne s’agit pas d’une chirurgie d’allongement de pénis et que l’absence d’érection du gland participe à la modification des sensations. Elle ne permet pas de retrouver les érections habituelles mais de proposer un nouveau mode de rapports.

Les effets secondaires sont représentés par les infections du matériel, 1 à 5 % et les complications mécaniques (5 % la première année et 50 % à dix ans).