➠ Hématurie
Il s’agit de la présence de sang dans les urines. Lorsqu’il est visible on parle d’hématurie macroscopique. Quand le saignement est objectivé par une analyse d’urine sans saignement visible on parle alors d’hématurie microscopique. Cette hématurie peut être initiale en début de miction finale ou totale. Elle peut aussi être accompagnée de caillots.
Il s’agit d’un symptôme qui doit être exploré car certaines causes bien que rares peuvent être graves.
Symptômes
Il est important d’être attentif aux signes associés et aux antécédents notamment de tabagisme.
Il est important de consulter un médecin à chaque fois que vous remarquez du sang dans vos urines. Toutefois, cette consultation doit se faire en urgence lorsque qu’il y a une rétention d’urine associée, des caillots, de la fièvre, des douleurs abdominales ou lombaires, des malaises ou douleurs thoraciques. Devant une situation spontanément résolutive, ce rendez-vous peut être différé sans toutefois trop tarder.
Causes
La première cause est représentée par les infections des voies urinaires. Les symptômes peuvent comprendre les envies urgentes d’uriner, les douleurs et des sensations de brûlure lors de la miction, ainsi que des urines très odorantes.
Beaucoup plus rarement il peut s’agir de « polypes » de vessie, d’un cancer avancé du rein, de la vessie ou de la prostate. Cependant, il se peut aussi que vous ne présentiez pas de signes ou de symptômes aux premiers stades. C’est pourquoi une consultation rapide est préférable devant le moindre doute.
Traumatismes rénaux. Un choc ou une blessure aux reins peut causer une hématurie. Il s’agit d’une urgence pour la prise en charge.
Les calculs rénaux peuvent occasionner un saignement, notamment au cours d’une crise de colique nephretique, c’est-à-dire quand le calcul passe dans l’uretère. Une hématurie à l’effort évoque un calcul.
L’hypertrophie bénigne de prostate peut occasionner un saignement dans les urines. Les mécanismes peuvent être locaux avec des télangiectasies prostatiques (veines dilatées) ou secondaires à une infection favorisée par des mictions incomplètes avec volumes résiduels d’urine dans la vessie.
Maladie rénale (glomérulopathies). Les saignements urinaires microscopiques sont un symptôme courant de glomérulonéphrite, une inflammation du système de filtration rénale (glomérule). Elle peut faire partie d’une maladie systémique, comme le diabète, ou être secondaire à une infection virale ou à streptocoque. Elle peut s’intégrer à des maladies des vaisseaux sanguins (vascularites) ou immunitaires comme la néphropathie à IgA, qui affecte les petits capillaires.
Pathologies héréditaires. La drépanocytose, une anomalie héréditaire de l’hémoglobine, provoque une hématurie macro et microscopique. Aussi le syndrome d’Alport, qui affecte les membranes filtrantes des glomérules des reins peut être une cause d’hématurie.
Exercice intense. Cette cause est rare et transitoire. Elle peut être liée à un traumatisme de la vessie, à la déshydratation ou à la dégradation des globules rouges qui se produit lors d’un exercice aérobique soutenu.
Parfois certains médicaments ou aliments peuvent colorer les urines. Il est important de le signaler à votre médecin. Il s’agit par exemple des betteraves, de la rhubarbe, des baies de certains laxatifs, pénicilline, cyclophosphamides, ou la rifampicine, peuvent faire rougir votre urine. Un changement de couleur de l’urine causé par les médicaments, la nourriture peut disparaître en quelques jours. Les anticoagulants sont un facteur favorisant, il convient donc de recherche tout de même une cause sous-jacente.
Souvent, la cause de l’hématurie ne peut pas être identifiée. Elle nécessite dans ce cas d’être surveillée.
Diagnostic
La démarche diagnostique comprend un examen physique, une analyse d’urine. Cette dernière peut être la première ou confirmatoire. Elle a pour but de vérifier la présence d’une infection urinaire ou la présence de minéraux qui causent des calculs rénaux.
Un bilan sanguin afin d’évaluer la perte sanguine (hémoglobine)
Imagerie. Une échographie est possible en première intention. Elle est souvent complétée par un scanner avec injection de produits de contraste afin d’évaluer les reins.
Cystoscopie
Elle est réalisée afin de rechercher les causes vésicales de saignement (polypes, calculs de vessie) ou des signes indirects de sang venant du haut appareil urinaire (rein, uretère) en observant l’urine excrétée par les méats urétéraux. Elle consiste en l’introduction d’un tube étroit muni d’une minuscule caméra dans votre vessie pour examiner la vessie et l’urètre. En période d’hématurie abondante, l’exploration endoscopique est peu efficiente.
Parfois, aucune cause de saignement n’est mise en évidence. Dans ce cas, votre médecin pourrait vous recommander des examens de suivi réguliers, surtout si vous présentez des facteurs de risque de cancer de la vessie, tels que le tabagisme, l’exposition à des toxines environnementales ou des antécédents en radiothérapie ou de sondage à demeure au long cours.
Traitement de l’hématurie
Il est avant tout celui de la cause. Si l’hématurie est importante avec des caillots et une rétention d’urines une sonde urinaire peut être posée aux urgences afin de permettre des irrigations vésicales et des decaillotages.
