➠ Hyperactivité vésicale
Le syndrome d’hyperactivité vésicale ou « vessie hyperactive »
L’hyperactivité vésicale correspond à l’envie soudaine et parfois incontrôlable d’uriner. Elle peut entrainer une perte involontaire d’urine (incontinence par impériosité ou urgence mictionnelle). Elle touche plus fréquemment les femmes, bien qu’on la retrouve également chez l’homme. Dans certains cas, elle peut avoir un retentissement socio-professionnel, et malgré cela, il s’agit d’une plainte encore rarement évoquée spontanément.
Symptômes
Il s’agit d’une envie soudaine et impérieuse d’uriner. Elle est associée à des autres symptômes urinaires comme une augmentation de la fréquence urinaire, ce qu’on connait comme « pollakiurie » ou des mictions nocturnes « nycturie ». Parfois, le besoin urinaire est tellement urgent, qu’il est suivi par des pertes ou fuites involontaires d’urine « par imperiosité ».
Causes
La miction est un phénomène réflexe complexe, impliquant le système nerveux central végétatif, le muscle vésical (ou détrusor), les sphincters urinaires lisse (involontaire) et strié (volontaire), le plancher pelvien, la muqueuse urinaire (urothelium) et même l’urètre.
L’hyperactivité vésicale peut avoir des origines différentes, mais le plus souvent, aucune cause n’est retrouvée. Elle est alors dite « idiopathique ».
Parmi les différentes causes on retrouve :
- Les troubles neurologiques encéphaliques, comme les accidents vasculaires cérébraux, la sclérose en plaques, les syndromes parkinsoniens, les démences.
- Les tumeurs de vessie.
- Les calculs de vessie ou corps étrangers notamment après chirurgie prothétique de l’incontinence ou de la statique pelvienne (descente d’organe).
- Le diabète.
- Les infections urinaires récidivantes causant une inflammation chronique de la vessie.
- Les diurétiques, l’alcool ou la caféine.
- L’hypertrophie bénigne de la prostate.
Prévention
Certaines mesures permettent de réduire le risque d’hyperactivité vésicale. Notamment la prévention de l’obésité, la réalisation d’une activité physique régulière, la lutte contre le tabagisme et l’éthylisme et l’équilibre des maladies chroniques (diabète, HTA).
Diagnostic
Le diagnostic est principalement clinique par la réalisation d’une anamnèse détaillée, la réalisation de questionnaires de symptômes et de qualité de vie, ainsi qu’un « catalogue mictionnel » à compléter sur trois ou quatre jours. Ces derniers permettent de mesurer la sévérité des troubles et de les suivre.
L’examen clinique périnéale, en position gynécologique, assis et debout, vessie pleine, il permet d’explorer l’ensemble de la sphère urogénitale et les muscles du plancher pelvien.
Des examen complémentaires peuvent être dans certains cas nécessaires:
- La débitmétrie (mesure de la force du jet de l’urine) et la mesure du résidu d’urine post mictionnel, permet de caractériser la miction, déterminer s’il existe une obstruction, et déterminer si la vessie se vide complètement ou pas.
- La cystoscopie, qui consiste à l’exploration optique de la vessie à l’aide d’une camera, est souvent nécessaire afin de rechercher des possibles causes comme polypes, inflammations ou calculs dans la vessie. Autres signes indirects comme les obstacles urétraux peuvent également être diagnostiqués lors de cet examen.
- Les examens biologiques comprennent essentiellement une analyse d’urine à la recherche de sang ou de signes d’infection.
- L’imagerie est essentiellement représentée par l’échographie. Celle-ci permet d’évaluer l’état de la vessie (présence de polypes ou calculs) et chez l’homme, de la prostate, par l’évaluation de son volume et morphologie.
- L’évaluation urodynamique: Il s’agit d’un examen fonctionnel de l’activité vésicale. Il évalue les pressions vésicales et abdominales au cours des phases de remplissage et vidange vésicale. Il se réalise via la pose de deux sondes, l’une dans le rectum et l’autre dans la vessie.
Traitement
Lorsqu’une cause à l’hyperactivité est retrouvée, le traitement de cette dernière permet d’améliorer les symptômes (descente d’organes, calculs, polypes, infections…)
Dans le cas de l’hyperactivité « idiopathique », le traitement est progressif et différentes démarche thérapeutique sont nécessaires. celles-ci comprennent:
- Des mesures hygiéno-diététiques
- La rééducation pelvi-périnéale. Cette dernière est réalisée par des kinésithérapeutes spécialisés.
- La stimulation du nerf tibial postérieur (stimulation du nerf tibial derrière la cheville grâce à un électrode collé sur la peau émettant un faible courant électrique).
- Des médicaments qui paralysent en partie la contraction de la vessie.
- Des injections de toxine botulinique directement dans le muscle vésical. Celle-ci agit sur la contraction musculaire en la ralentissant.
- La neuromodulation des racines nerveuses sacrées via l’implantation d’un boitier sous la peau.
- La prise en charge de l’hyperactivité vésicale peut être complexe et nécessiter multiples consultations et examens.